Mercredi, 27 mai 1874
# Mercredi, 27 mai 1874
Décidément j'ai trouvé mon fond. Mais comme toujours ce n'est que le premier pas qui coûte. Ayant trouvé mon fond, j'ai tout de suite vu que j'en avais deux, puis trois, dans un j'ai trouvé le duc de Hamilton, dans l'autre cinq cent mille francs de rente, etc. etc. et dans le troisième ma mère et tout ceux que j'aime. Ce dernier ne peut être comparé aux autres, ce n'est pas pour dire qu'il est plus ou moins, mais il est autre chose; laissons-le. Je ne le considère pas comme fond pour ainsi dire. Mais les deux autres sont mes véritables fonds, je les ai trouvés, enfin !
Maman reste couchée jusqu'à cinq heures, pendant ce temps je m'occupe à refaire à ma façon le corsage de la robe grise, de cinq à sept heures chez Laferrière. La grande madame Caroline est aimable et je respire. Cette diablesse doit être bonne au fond. Mais comme elle traite ses demoiselles aï, aï aï ! Pendant que nous étions là, Gioia et Soubise sortirent d'un autre salon, probablement réservé à ces dames. J'ai vu cette fée de la mode, cette héroïne du duel Montebello, Metternich, elle m'a paru très laide. Ensuite on a annoncé Mme Rosalie Léon, nous ne la vîmes pas, elle était sans doute dans l'autre salon. Mon tour de taille: cinquante-cinq centimètre, Dina fera craquer ses corsets.
Le soir je cause avec maman, sans chamaillerie de ce qui me tourmente. Maman voulait me prouver la magnificence du mariage avec Miloradovitch. "Non, non, ce n'est pas cela". (Angot) !