Dimanche, 5 avril 1874
# Dimanche, 5 avril 1874
Un soir que je priais Dieu voilà quelle sentée à mon esprit: j'avais la tête penchée et De mon sein droit sort le duc de Hamilton, du de Wittgenstein et voilà qu'ils commencent à se battre. Mais le duc de Hamilton fait de sorte que le prince de Wittgenstein devient un petit chien blanc, alors le duc prend le chien dans ses bras mais en ce moment ce chien n'est plus un chien, c'est moi. J'ai vu le duc, le prince et le chien, mais moi, pas.
Depuis ce jour cette folie me revient souvent à l'esprit.
J'ai dormi jusqu'à midi. On me réveille, je m'habille à la hâte car il faut aller chez Mme Teplakoff déjeuner. Un petit déjeuner, un grand c'est-à-dire, je le nomme petit parce qu'il y a des enfants. Nous et Hélène et Lise (robe brune, bien). Depuis quelques jours je me coiffe encore autrement, je noue une partie des cheveux comme toutes les petites filles, je sépare les cheveux en deux, je fais deux espèces de nattes que je joins au bout et je ramène ces bouts à la nuque sous les cheveux. Cela forme une jolie coiffure nouvelle. Tous les cheveux dorés se trouvent en dessus, ils sont très ondulés. Je ne sais si je me trompe mais en chapeau cette coiffure me va très bien, surtout en voiture quand on ne voit pas ma robe courte. Hélas ! je ne me suis pas coiffée ainsi mais j'ai relevé les cheveux.
On nous a mis avec les Howard, Bète, Paul (Dina n'est pas venue), Abrial et le comte de Camprien au salon. Mais on retire ces deux derniers. Lise a tout à fait l'air d'une poupée de Saxe, Hélène n'est pas aussi jolie qu'elle et Hélène fait des grimaces parce qu'elle se croit la plus belle des belles. Nous allons chez les enfants et nous nous balançons dans leur balançoire ce qui me donne l'idée d'en faire une chez nous.