Mercredi 3 septembre 1873
Mercredi 3 septembre 1873
Bensa vient pour donner la leçon, je l'avais prié de m'envoyer des professeurs du lycée, il s'est adressé au censeur qui demande une journée. Voyant le programme ou la note que j'ai donnée à Bensa, il a demandé quel âge a la jeune fille qui veut étudier tout cela et qui a su faire un tel programme. La bête, Bensa a dit seize ans. Aussi je l'ai grondé. Je lui dis que je suis furieuse, enragée, et vraiment je le suis. Pourquoi dire que j'ai seize ans. C'est un mensonge. Il s'excuse en disant que par mon raisonnement j'ai vingt ans et qu'il a cru mieux faire en disant au censeur deux de plus, parce que l'autre ne croirait pas etc. J'ai exigé qu'aujourd'hui même à dîner, [qu'] au lycée il dise à cet homme l'âge que j'ai. Je l'ai exigé.
Il fait un vent terrible, maman se mêle du ménage et m'enrage. Je voudrais la voir élégante et jolie au lieu d'une femme de ménage, une vieille robe, le sale singe avec des concombres, etc. Je déteste cela, je le reproche et maman prend les reproches pour de la gronderie. Je me tais presque toujours pour éviter des scènes. Mais je ne puis supporter ce ménage par maman.
Après dîner je sors avec Dina, Paul et papa. Au Bon Marché j'achète une brosse à dents, un met-bottines, une brosse pour velours et un petit peigne. Un pistolet, cela m'amuse, je deviens tout à fait enfant. En voiture j'ai encore prié maman de ne pas faire le ménage, mais en vain, elle s'offense et commence un long discours que je la déteste, que je pense qu'elle est indigne, etc. etc. etc. comme toujours enfin. Ma tante, la princesse et Walitsky, à Monaco. Je suis tellement mordue par les moustiques à Nice, quelle vilenie ! Demain vient l'Italien.