Samedi, 27 juin 1874
# Samedi, 27 juin 1874
Nous allons en deux voitures, l'une conduite par moi, l'autre par Dina-Paul, voir les quatre fontaines. Des fontaines sans eau. Je m'attendais à des cascades comme à Bade et je trouvai quatre sources minérales. La forêt et les chemins sont superbes. Il y a un ou deux restaurants fort coquets et nous rencontrâmes une dame qui avait l'air chrétien, avec deux messieurs que je n'ai point remarqués. J'ai dîné à la table d'hôte, assez bien. Après chez Viviani, le marquis est stupide, elle est gentille mais comédienne.
On voulait [aller] au bal, mais Dina s'entêta, et maman commença ses lamentations, sur mon piano, mes études. Pourquoi je n'étudie pas, que je ne fais rien, etc. etc. Il n'y a rien au monde qui me mette autant en colère. C'est la vraie méthode de dégoûter de tout ! de tout au monde ! J'étais tellement furieuse que je dis des choses affreusement impertinentes à ma mère pour lesquelles je serai punie par Dieu. Je demande à vivre comme j'aime et je fais tout pour ne pas le mériter.
On ne va pas au bal, je mange des fraises et écris à la hâte ces bêtises incohérentes.
J'ai faim.