Vendredi, 22 mai 1874
# Vendredi, 22 mai 1874
Et comme ce que je sentais est fort à côté de ce que je sens maintenant. Encore une fois on m'a mise en colère, mais seulement une fois. Il pleut, la robe de Laferrière est mal réussie, je vais chez elle, elle l'arrange; je crois que cette diablesse ne veut pas me faire des robes, quel malheur, que ferai-je alors ? Oh si j'osais demander à Dieu une pareille bêtise je lui demanderais qu'il fasse de sorte que cette diablesse me fasse des robes. Toute la journée je suis inquiète à cause de ça.
Vers sept heures la pluie cesse et nous allons flâner. Il n'y a rien qui me fatigue comme la ★flânerie, je trouve l'expression très bonne. Dusautoy me fait une amazone. Maman prend Striker avec nous, et nous allons voir la femme aux trois têtes, c'est fait par un effet de lumière, et ça vaut la peine d'être vu; c'est bête. Nous flânons* encore jusqu'à dix heures du soir.
Il s'agit de savoir où nous irons de Paris; nous pensons Spa. Je ne sais pas où on va après le décès de Baden-Baden. Depuis deux jours je porte les cheveux pendants comme autrefois. Ils sont dorés et ils frisent !