Bashkirtseff

Dimanche, 26 octobre 1873

OrigCZ

# Dimanche, 26 octobre 1873

Maman garde toujours le lit. Nous devions aller avec Dina à l'église en deux, mais la féroce Persane est venue et malheureusement nous allons avec elle, mais heureusement ni elle ni ses charmants enfants n'étaient près de nous. Il y a une quantité de Russes. Mais qu'ils sont nombreux et mal mis. J'ai décidément un dislike pour les Russes, je n'aime que les Anglais et ils me sont plus proches que les Russes.

Tout de suite après déjeuner je vais avec Paul à la chasse, car nous avons dans la villa une prairie où il vient souvent du gibier, et sans parler du gibier, nous voulions tuer des oiseaux ordinaires. J'avais de la peine à sauter les fossés avec le fusil mais Paul m'aidait. Une fois croyant mettre le pied sur la terre ferme je m'enfonçai jusqu'à la moitié du mollet dans la boue. J'ai retroussé la jupe à la paysanne, j'ai mis les horribles bottines génoises, le chapeau de Paul avec les bords tombants, bien enfoncé sur la tête et le fusil à la main, certes ce n'était pas là une jeune fille douce comme la rosée du matin ! Et les Anglais qui passent par le jardin, de l'église, je leur tournai le dos pour qu'au moins ils ne puissent voir ma figure échauffée.

Deux fois j'ai tué, mais nous ne pûmes retrouver les oiseaux.

A quatre heures nous sortons à la musique. Je suis allée à la chasse pour m'arranger un peu le teint, j'étais très pâle. Nous avons fait un tour à pied, moi, Bête et papa, nous allons ensuite chez Rumpelmayer, la princesse paye, elle a reçu deux mille de sa belle-mère. La Vigier était très ridicule à la Kozodaïeff. Extra-ridicule.

Beaucoup de monde, mais de la canaille seulement. C'est triste lorsqu'on ne voit que de la canaille !

J'ai écrit une lettre italienne pour Georges. Demain nous allons avec Paul chasser à cinq heures du matin.