Dimanche 6 août 1882
# Dimanche 6 août 1882
Une dépêche m'apprend que les princes enchantés ne sont pas à la campagne, par conséquent maman et Dina partent seules. Tony vient dîner et nous allons ensuite voir le "Bossu" à la Porte Saint Martin pour ne pas m'appesantir sur l'ennui du départ. C'est comme le café que l'on avale avec une médecine.
Il paraît qu'Amélie a commencé par adorer Tony et que sa volte face a causé une sorte de dépit à cet idiot. Car Irma a raison il est bête. Non, savez-vous qu'il est allé se plaindre à Julian de ce qu'Amélie ne le saluait plus ? Je le souffrirai pas une seconde fois, a-t-il dit à Julian.
Oh ! il a dû en rire Julian qui n'est pas bête du tout lui, ni vieille fille, ni calme, ni maniaque.
Enfin nous écoutons notre drame qui est assez amusant.Si j'étais homme j'aurais été un franc noceur, car les hommes ne sont pas obligés de résister aux... bêtises qui passent par la tête...
Est-ce qu'on sait ?... Ce n'est ni un individu, ni un sentiment, mais une disposition qui résulte d'un tas de petites causes morales et physiques... Et puis c'est si passager. On n'en parle jamais du reste, personne ne l'avoue car ça dure si peu, qu'au moment où on écrit c'est passé depuis longtemps. Est-ce qu'il y en a vraiment de ces marbres qui n'ont jamais, jamais été traversés par quelque aspiration... vulgaire ? Je ne crois pas moi, car je vais vous dire des choses horribles mais il y a des moments où n'importe quel... N'importe quel... Un peu passable, habit noir placé derrière vous au spectacle ou en face de vous dans un salon peut vous faire passer par l'esprit des choses comme qui dirait inconvenantes.