Vendredi, 14 août 1874
# Vendredi, 14 août 1874
Les Tamanchoff sont ici, dès le matin viennent chez nous. Tout le monde est ravi de se revoir.
Nous allons avec eux aux bains (robe grise, chapeau noir de Bruxelles, véritable anglais et très bien — pas mal) bottines jaunes, vent terrible, on dit que c'est toujours ainsi ici. On me regarde beaucoup, les pieds surtout.
Je crois que j'aimerai Ostende.
Hier les premières personnes que je vis furent la Vigier et la Apletcheieff, son mari et Altamante l'ami du mari. C'est désagréable, il y a beaucoup de gens de Nice. Est-ce que nous ne vivrons pas comme j'aime ! Je crois que j'aurai à souffrir. Basilévitch, nous la vîmes hier.
Après les bains je reste chez moi, je vais presque bien. J'attends Basilévitch ou les nôtres, j'attends et on ne vient pas.
Je dîne avec tous à la table d'hôte, avec tous et Basilévitch qui est encore seule en attendant, mais nous voilà et elle va trouver quelque chose.
Moi et maman la reconduisons et entrons chez elle.
Puis à la gare, ma tante arrive. Je suis très contente, elle aussi. Je crois bien, c'est la première fois qu'elle était trois mois et demi séparée de nous. Au lieu de m'embrasser elle m'a fixée. — Eh quoi ! regardez je suis morte.
Elle raconte et nous racontons, elle, Desforges, Biasini, Sacco, Avigdor ; nous Spa, Gericke, Kirsh, Marguerite, le comte, ce dernier surtout. Elle l'a vu à Spa chez la Viviani.
Vraiment maman et ma tante sont enchantées de l'amour de ce petit jeune homme. La première conquête de leur adoration.