Mercredi, 20 mai 1874
# Mercredi, 20 mai 1874
Il est onze heures du soir, je quitte à l'instant maman, nous disions que c'est malheureux de vivre comme nous vivons, qu'il n'y a pas de jeunes gens à Nice, etc. etc. Je disais qu'il y en a... etc.
Nous étions avec le diacre chez Smith. Deux heures se passent à choisir les étoffes, les bois, les dorures, les peintures, etc. etc. Ce cher diacre qui fait du ★grand jeu comme dit Vas., Ossip. Howard. Il est ridicule ce diacre* avec ses grand airs.
Aujourd'hui je n'ai rencontré personne d'intéressant.
Que je suis misérable quand je ne suis pas habillée.
On donne demain aux Bouffes "Bagatelle" avec Judic, nouvelle œuvre d'Offenbach. Pas une seule place, hélas !
Dîner avec le diacre puis une heure de driving, puis home. Les deux Striker called. L'aîné is engaged, il attendra deux ans, la demoiselle a le même âge que lui, dix-sept ans.
J'aime tant Paris, il est si beau. Je vois qu'on peut aimer une ville pour elle-même.
Jusqu'à présent Paris est ce que j'ai vu de plus beau, de plus gracieux et de plus sympathique.
[Rayé: Que me donnera] Au fait, je n'ai rien à donner, mais que je voudrais demeurer à Paris pas en étrangère comme à présent oh non ! ce serait trop triste, mais demeurer à Paris comme j'aime. Cette vie de rues, de magasins m'ennuie, ce n'est pas mon genre.